anecdotes

Porter sa croix!

Publié le

Porter sa croix!

Bonjour chers lecteurs et chères lectrices,

Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre assiduité à suivre mes publications et pour vos commentaires sur certaines d’entre elles. Cela me fait plaisir de voir que mes blogues semblent être appréciés par des personnes qui vivent dans les pays de la francophonie. Et quand je parle de la francophonie, je fais référence tant des pays situés sur le continent africain que sur le continent européen sans oublier mon pays qui est le Canada. Bien entendu, je salue aussi toutes les personnes qui vivent dans d’autres pays appartenant à des communautés linguistiques différentes du français.

Je vous raconte une petite anecdote. Il m’est arrivé une petite surprise aujourd’hui. En effet, j’ai fait la rencontre d’un homme avec qui j’ai eu la chance de discuter sur divers sujets. Il me raconta avoir perdu sa mère alors qu’il était âgé d’à-peine huit ans. Huit ans et perdre le point central de son enfance? Je trouve cela horrible car, vous pouvez ne pas être d’accord avec moi, la qualité de l’enfance est lourdement hypothéquée lorsque la présence d’une mère tant physique que psychologique est à jamais impossible.

« Nous avons tous une croix à porter sur cette terre. Moi, c’est d’avoir perdu ma mère et vous votre situation physique. » Me dit-il. Je ne peux pas le contredire sur la véracité de son affirmation. Après tout chaque personne doit faire face à des situations pénibles qui lui sont plus souvent qu’autrement hors de son contrôle. Par contre, je me suis tout de même permis de lui répondre, non pas pour le reprendre dans ses propos, que je trouvais ma croix magnifique et légère à porter. De plus, je changerai ma place pour rien au monde.

C’est un fait indéniable. Ma croix est ce qui m’a défini en tant qu’entité spirituelle, physique et émotionnelle. Je vis avec celle-ci depuis ma naissance et je terminerai ma vie avec elle, et ce que je le veuille ou pas. Qui serais-je si je n’avais pas à vivre avec ce corps? Qu’aurait été ma vie si je n’avais pas été du nombre des victimes de la Thalidomide? À cela peut s’ajouter cette question: comment aurait été mon cheminement si j’étais né dans un pays sous-développé? Bien d’autres questions peuvent s’ajouter presque indéfiniment à cette liste. Et chacune des réponses aurait eu pour effet d’influencer la lourdeur de ma croix.

Ma croix est à la fois légère, belle et noble. Légèreté qui tire son origine de mon acceptation pleine et entière non seulement à l’égard de mon physique mais bien davantage à mon chemin de vie. Beauté qui a pour assise ma volonté de la rendre  aussi gracieuse que possible tout en tenant compte de mes faiblesses et de mes aptitudes. Noblesse qui provient de l’exemple que mes parents m’ont transmis au fil des années : noblesse de cœur et d’âme. L’ensemble de ces trois composantes n’a certes jamais empêché certes la venue de situations forts désagréables au cours de ma vie. Elles ont néanmoins eu le mérite d’avoir été jusqu’à maintenant une aide précieuse en de pareilles circonstances. C’est un peu, permettez-moi cette métaphore, à l’image de Simon de Cyrène qui aida le Christ à porter sa croix vers le mont Golgotha.

Chaque être humain est confronté à faire face à son destin ultime qui est la fin de cette vie, la fin de sa vie. Cependant, comme le Christ, il est en droit d’espérer qu’elle ne s’arrêtera pas lorsqu’il aura rendu son dernier souffle. Que sa croix ait eu un sens durant sa courte existence. Que ses joies, ses peines, ses rêves, ses accomplissements et ses échecs ainsi que ses amours liés de près par sa sœur aînée qu’est l’amitié trouvent un sens non seulement pour son existence, mais aussi pour l’essence même de sa vie. Que sa croix lui fasse découvrir toute l’humanité qui l’entoure et qu’il devienne par le fait même un être humain pleinement digne de ce qualificatif. Voilà la raison d’être de la croix!

Mais attention! Il n’est nullement question de faire l’éloge d’une quelconque forme d’ode à la souffrance dans mes propos. Bien au contraire! Toutes les souffrances que la boîte de Pandore a laissées déverser au sein de l’humanité doivent être combattues sans arrêt. Notre croix doit devenir un symbole de la vie, de la compassion, de l’amour fraternel et de l’acceptation des différences qui font ce que la vie est, et non pas de ce que l’on voudrait qu’elle soit.

Je l’admets volontiers; les souvenirs de notre passé peuvent parfois nous écraser tandis que nos craintes face à un futur incertain peuvent nous renverser. La vie est ainsi faite. Que peut-on faire pour remédier à de telles situations si ce n’est que d’alléger notre fardeau? Rien ne nous oblige à porter nos erreurs indéfiniment comme nous ne pouvons pas en vouloir au monde entier pour la croix que nous portons au quotidien. Il faut savoir faire un choix dans ce que nous sommes capables de supporter. « Bien plus facile à dire qu’à faire! » me direz-vous? Je vous l’accorde. Il n’y a tout de même pas de faute d’essayer encore et encore jusqu’à ce que nous trouvons notre point d’équilibre et, le plus important, de s’en tenir coûte que coûte.

Je vous souhaite en ce début de semaine de trouver votre propre point d’équilibre lequel vous sera utile afin d’alléger votre croix. Elle doit devenir, un peu comme l’affirme l’éminent théologien Suisse alémanique Hurst Von Balthazar, votre instrument de gloire. Une gloire qui saura surprendre le plus sceptique d’entre nous. D’ailleurs, je me rappelle un de mes amis qui m’affirma jadis ceci : « Veux-tu être heureux mon Rolland? » Je lui ai répondu comme il se doit par l’affirmative. Ce à quoi il me dit tout simplement ceci : « Laisse-toi imprégner par ta croix! Tu feras un avec elle et de cette manière tu ne sentiras même plus sa présence. »

Et vous?! Qu’en pensez-vous?

Merci de m’avoir lu.

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Merci pour votre courage!

Publié le Mis à jour le

En hommage à mon oncle Hubert Despres

Cher oncle,

Je n’ai jamais eu la chance de vous connaître si ce n’est pas que par des anecdotes que ma défunte mère me raconta sur vous lorsqu’elle était encore de ce monde. Elle me disait jusqu’à tel point vous étiez passionné par la culture et que vous ne ratiez jamais une occasion pour vous enrichir au plan intellectuel. Nul doute qu’elle me disait cela pour m’encourager dans mes études. J’en suis plus que convaincu.

Elle me raconta aussi en maintes occasions votre amour pour la patrie, pour la liberté et votre grande foi chrétienne et de surcroît catholique. Je me souviens de la lueur qui brillait dans ses yeux lorsqu’elle vous décrivait dans ses propres mots portant fièrement votre habit de soldat des fusiliers du Mont-Royal. Régiment dans lequel vous vous étiez porté volontaire pour combattre l’Allemagne nazie. C’est d’ailleurs dans ce régiment que vous avez participé au débarquement du célèbre « Jour J » dans lequel un grand nombre de soldats, qu’ils soient britanniques, américains ou canadiens, perdirent leurs vies.

Il m’arrive en quelques occasions de me questionner sur les raisons véritables qui vous ont poussé a vous enrôler dans les forces royales canadiennes, comme on les appelait a cette époque.

Devant un char d’assaut canadien 1939-1945

Était-ce par la nécessité de se sortir de la crise économique qui sévissait au Québec? Était-ce plutôt par le goût de l’aventure? Serait-ce davantage par cet amour de la patrie, de la liberté et pour défendre votre foi chrétienne? Je crois qu’il y a un peu de tout cela. Par contre, je suis persuadé qu’il y a une raison beaucoup plus subtile qui vous a incité dans votre prise de décision d’aller combattre en sol ennemi. En effet, vous étiez parmi les premiers volontaires pour effectuer le débarquement de Normandie. Et pourquoi donc? Tout simplement pour anéantir les forces démoniaques qui tuèrent des milliers d’êtres humains parce qu’ils n’étaient pas conformes aux critères raciaux et génétiques établis par une idéologie basée sur des faussetés absolues.

De par votre sacrifice, vous avez contribué a la libération de l’Europe du joug nazi qui est, est-il utile de rappeler?, a l’origine du plan T4. C’est ce plan qui, une fois mis-en-place, a permis l’élimination de millions de personnes atteintes de handicaps physiques ou intellectuels. Oui, c’est ce même plan, vous l’avez sans doute deviné, qui a été les prémisses de la solution finale ou des millions de juifs, et de tziganes, furent gazés.

Étant un homme atteint de handicaps physiques apparents, je ne suis tout de même pas aveugle, je sais fort bien quel aurait été mon destin advenant le cas ou l’Allemagne nazie aurait remporté la victoire. Vous trouvez, chers lecteurs, que j’exagère dans mes propos? Rappelez-vous que certains médecins m’avaient expédié dans un hôpital pour enfants déficients mentaux peu de temps après ma naissance. Il est alors facile d’imaginer qu’ils auraient pratiquée sur moi le protocole dit « médical » établi selon les règles du plan T4 si l’Allemagne nazie avait remporté la seconde guerre mondiale. Ne nous leurrons pas! Un nombre impressionnant de mes concitoyens y auraient aussi passé.

Je l’avoue : j’ai une profonde admiration envers vous, cher oncle, parce que vous n’avez pas craint de donner votre vie, comme bien d’autres, pour combattre le nazisme. J’ai d’ailleurs eu le privilège d’aller déposer une gerbe de fleurs sur votre lieu de sépulture a Falaise. Savez-vous quoi ? Je suis très fier de l’avoir fait sachant fort bien que les nazis m’auraient éliminé des ma naissance vu mon handicap physique. C’est LA raison personnelle et bien légitime de mon choix de porter le coquelicot rouge le 11 novembre prochain.

Ce sera ma façon de vous dire merci d’avoir donné votre vie pour que je puisse vivre la mienne.

Reposez en paix!

Votre neveu

Rolland St-Gelais

Ce que j’ai appris de la vie.

Publié le Mis à jour le

Ce que j’ai appris de la vie.

Bonjour à vous!

J’espère que vous allez bien et que vous profitez des derniers rayons de soleil avant le début de l’automne qui arrive à grands pas. De cet automne qui nous rafraîchira l’âme avec ses arbres aux couleurs magnifiques et qui nous permettra de renouer avec la tranquillité de la vie. Pour ma part, tout suit son cours imperturbablement. Mes projets vont bon train, ma santé est excellente et ma chatte adorée, elle s’appelle Plume, semble être dans la joie la plus totale. De quoi puis-je me plaindre vu les circonstances? Je remercie le Ciel chaque jour d’être en paix avec moi-même.

Toutefois, il me semble être essentiel de vous raconter certaines anecdotes qui m’ont amené à réaliser un tel blogue. Vous serez ainsi plus en mesure de comprendre qu’il est primordial de garder à l’esprit que l’intolérance, le rejet et les préjugés sont susceptibles d’émerger au sein de nos sociétés dites « évoluées ». Une évolution qui s’est fait grâce au dévouement de centaines de personnes remplies de bonnes volontés et qui parfois ont lutté jusqu’à en perdre leurs vies.

Retenez bien ceci: « La vie ne fait pas de cadeau. » C’est d’autant plus vrai lorsque notre appartenance physique, sexuelle, de classe économique ou ethnique ainsi que religieuse diffère de l’ensemble de la société.

« Oui, mais l’ordre des choses n’est plus le même depuis les années de la contre-culture » me direz-vous?! En effet, les années 1960 ont été plus que bénéfiques pour la reconnaissance du droit à la différence, d’être tout simplement ce que l’on est et, en toute logique, au droit inaliénable au bonheur. Bien sûr que l’adoption de la Charte des droits de l’homme par les Nations unies a rendu possible un tel avancement.

Par contre, il serait illusoire de croire que tout est beau, que tout est parfait. Ici, et l’histoire le prouve allègrement, seuls les groupes qui ont su entrevoir les signes précurseurs de menaces à leurs droits ont été en mesure d’y faire face et de les combattre de manières efficaces. Voilà l’autre chose que la vie m’a enseignée: c’est d’être alerte aux moindres éléments qui peuvent réduire en cendres nos droits durement acquis. Ce blogue se veut être, par la grande variété des sujets qui y sont traités, un moyen parmi tant d’autres de connaître et, par le fait même, d’apprécier les richesses que la diversité qui existe au sein de la société peut lui apporter.

Ceci écrit, plusieurs d’entre vous ont possiblement été étonnés par le précédent article dans lequel je parlais de mon expérience sexuelle, toujours avec des termes appropriés afin d’éviter toute forme de vulgarité. Ici, une dernière chose que la vie m’a très bien enseignée consiste à démontrer la véracité de ses propos en utilisant des exemples tirés de sa propre expérience. Il n’était donc pas question de prendre pour exemples des cas tirés des faits retrouvés ici et là tant sur le web que dans les médias de masse afin d’appuyer mes dires. D’autant plus que je suis, tout comme vous, dans l’incapacité de vérifier si de telles histoires sont ou non véridiques. En d’autres mots, je ne peux parler que de mon vécu, et ce, en souhaitant de tout mon cœur que cela puisse favoriser un nouveau regard chez les lecteurs de mon blogue envers les « autres » qu’ils rencontreront sur leurs chemins.

Je vous remercie de m’avoir lu.

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada