droit

Une mise-au-point s’impose!

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Rolland St-Gelais

Bonjour à vous!

J’entre dans le vif du sujet. Plusieurs d’entre vous semblent se questionner d’abord, sur la thématique de mon blogue et, ensuite, sur les raisons qui m’ont incité à le réaliser puis,

Découvrir le bel arc-en-ciel en nous
Découvrir le bel arc-en-ciel en nous

finalement, sur les objectifs qui y sont rattachés. Je vous réponds d’emblée qu’il y a dans les faits trois thématiques qui unissent le parcours rédactionnel de chaque article publié. En effet, la sexualité, le handicap et la diversité de la vie sont les trois composantes essentielles de ma vie. D’ailleurs, ces trois thèmes auraient pu avoir un autre ordre de présentation puisqu’ils sont interdépendants les uns des autres. Est-il utile de se rappeler que chaque vie commence par, je devrais plutôt écrire grâce, une sexualité entre deux personnes? Je parle bien entendu d’une sexualité saine et épanouissante.

Faut-il se souvenir que chaque individu possède ses limites, ses craintes et ses appréhensions devant l’inconnu et, surtout, les qu’en-dira-t-on? Devrais-je vous remémorer que chaque être humain doit inévitable faire face à des situations qui lui sont hors contrôle dont son propre corps vieillissant? C’est pourquoi je souhaite apporter un peu de fraîcheur et d’optimisme dans mes articles, et ce, en lien avec le handicap qu’il soit physique ou intellectuel. Bref, ce blogue se veut être à contre-courant de ce que nous voyons encore trop souvent sur l’image du handicap.  Autrement dit, la vie renferme une multitude de beautés qui s’offrent à ceux et à celles qui acceptent de les découvrir. Voilà donc l’essence même de ma volonté de créer ce blogue!

En ce qui concerne les objectifs, je vous dirais qu’ils connaissent eux aussi une réciprocité totale. D’abord, la beauté de la vie sous toute ses formes est la pierre angulaire de ma vie. Je fais référence à une vie magnifique avec ses hauts et ses bas, ses rêves et ses déceptions ainsi qu’avec ses objectifs et ses réorientations. Autrement dit, je vis le moment présent et, surtout, comme je suis. C’est-à-dire un corps dans lequel une âme s’est incarnée et avec lequel elle doit accepter d’évoluer. Je vois ma vie avec mes yeux et non pas avec ceux d’un autre. Je ressens des émotions avec mon coeur. J’ai des fantasmes sexuels que mon orientation sexuelle me permet d’avoir. J’entre en relation avec tout ce qui m’entoure avec CE corps. Mes souvenirs sont les miens et non pas ceux de qui que ce soit. En résumé, ce blogue est le moyen que j’utilise pour vous faire comprendre, et ce en tant qu’homme vivant avec un handicap physique, ce que je vois, ce que je vis et ce que j’expérimente dans MA vie.

En terminant cette mise-au-point, il est primordial de bien saisir que ce blogue n’a pas, et n’aura jamais, pour but de satisfaire une curiosité malsaine chez un public en mal de sensation. Il n’a pas été réalisé pour favoriser un voyeurisme. Bien au contraire! Il est conçu pour démontrer à travers mes yeux que la vie est belle et qu’elle vaut le coup d’être vécue.

J’ose espérer avoir été clair dans cet article.

Rolland de Québec

P.S. Voyant les thèmes de recherche publiés dans les statistiques, il m’a paru utile de clarifier la situation.

Merci pour votre courage!

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En hommage à mon oncle Hubert Despres

Cher oncle,

Je n’ai jamais eu la chance de vous connaître si ce n’est pas que par des anecdotes que ma défunte mère me raconta sur vous lorsqu’elle était encore de ce monde. Elle me disait jusqu’à tel point vous étiez passionné par la culture et que vous ne ratiez jamais une occasion pour vous enrichir au plan intellectuel. Nul doute qu’elle me disait cela pour m’encourager dans mes études. J’en suis plus que convaincu.

Elle me raconta aussi en maintes occasions votre amour pour la patrie, pour la liberté et votre grande foi chrétienne et de surcroît catholique. Je me souviens de la lueur qui brillait dans ses yeux lorsqu’elle vous décrivait dans ses propres mots portant fièrement votre habit de soldat des fusiliers du Mont-Royal. Régiment dans lequel vous vous étiez porté volontaire pour combattre l’Allemagne nazie. C’est d’ailleurs dans ce régiment que vous avez participé au débarquement du célèbre « Jour J » dans lequel un grand nombre de soldats, qu’ils soient britanniques, américains ou canadiens, perdirent leurs vies.

Il m’arrive en quelques occasions de me questionner sur les raisons véritables qui vous ont poussé a vous enrôler dans les forces royales canadiennes, comme on les appelait a cette époque.

Devant un char d’assaut canadien 1939-1945

Était-ce par la nécessité de se sortir de la crise économique qui sévissait au Québec? Était-ce plutôt par le goût de l’aventure? Serait-ce davantage par cet amour de la patrie, de la liberté et pour défendre votre foi chrétienne? Je crois qu’il y a un peu de tout cela. Par contre, je suis persuadé qu’il y a une raison beaucoup plus subtile qui vous a incité dans votre prise de décision d’aller combattre en sol ennemi. En effet, vous étiez parmi les premiers volontaires pour effectuer le débarquement de Normandie. Et pourquoi donc? Tout simplement pour anéantir les forces démoniaques qui tuèrent des milliers d’êtres humains parce qu’ils n’étaient pas conformes aux critères raciaux et génétiques établis par une idéologie basée sur des faussetés absolues.

De par votre sacrifice, vous avez contribué a la libération de l’Europe du joug nazi qui est, est-il utile de rappeler?, a l’origine du plan T4. C’est ce plan qui, une fois mis-en-place, a permis l’élimination de millions de personnes atteintes de handicaps physiques ou intellectuels. Oui, c’est ce même plan, vous l’avez sans doute deviné, qui a été les prémisses de la solution finale ou des millions de juifs, et de tziganes, furent gazés.

Étant un homme atteint de handicaps physiques apparents, je ne suis tout de même pas aveugle, je sais fort bien quel aurait été mon destin advenant le cas ou l’Allemagne nazie aurait remporté la victoire. Vous trouvez, chers lecteurs, que j’exagère dans mes propos? Rappelez-vous que certains médecins m’avaient expédié dans un hôpital pour enfants déficients mentaux peu de temps après ma naissance. Il est alors facile d’imaginer qu’ils auraient pratiquée sur moi le protocole dit « médical » établi selon les règles du plan T4 si l’Allemagne nazie avait remporté la seconde guerre mondiale. Ne nous leurrons pas! Un nombre impressionnant de mes concitoyens y auraient aussi passé.

Je l’avoue : j’ai une profonde admiration envers vous, cher oncle, parce que vous n’avez pas craint de donner votre vie, comme bien d’autres, pour combattre le nazisme. J’ai d’ailleurs eu le privilège d’aller déposer une gerbe de fleurs sur votre lieu de sépulture a Falaise. Savez-vous quoi ? Je suis très fier de l’avoir fait sachant fort bien que les nazis m’auraient éliminé des ma naissance vu mon handicap physique. C’est LA raison personnelle et bien légitime de mon choix de porter le coquelicot rouge le 11 novembre prochain.

Ce sera ma façon de vous dire merci d’avoir donné votre vie pour que je puisse vivre la mienne.

Reposez en paix!

Votre neveu

Rolland St-Gelais

Ce que j’ai appris de la vie.

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Ce que j’ai appris de la vie.

Bonjour à vous!

J’espère que vous allez bien et que vous profitez des derniers rayons de soleil avant le début de l’automne qui arrive à grands pas. De cet automne qui nous rafraîchira l’âme avec ses arbres aux couleurs magnifiques et qui nous permettra de renouer avec la tranquillité de la vie. Pour ma part, tout suit son cours imperturbablement. Mes projets vont bon train, ma santé est excellente et ma chatte adorée, elle s’appelle Plume, semble être dans la joie la plus totale. De quoi puis-je me plaindre vu les circonstances? Je remercie le Ciel chaque jour d’être en paix avec moi-même.

Toutefois, il me semble être essentiel de vous raconter certaines anecdotes qui m’ont amené à réaliser un tel blogue. Vous serez ainsi plus en mesure de comprendre qu’il est primordial de garder à l’esprit que l’intolérance, le rejet et les préjugés sont susceptibles d’émerger au sein de nos sociétés dites « évoluées ». Une évolution qui s’est fait grâce au dévouement de centaines de personnes remplies de bonnes volontés et qui parfois ont lutté jusqu’à en perdre leurs vies.

Retenez bien ceci: « La vie ne fait pas de cadeau. » C’est d’autant plus vrai lorsque notre appartenance physique, sexuelle, de classe économique ou ethnique ainsi que religieuse diffère de l’ensemble de la société.

« Oui, mais l’ordre des choses n’est plus le même depuis les années de la contre-culture » me direz-vous?! En effet, les années 1960 ont été plus que bénéfiques pour la reconnaissance du droit à la différence, d’être tout simplement ce que l’on est et, en toute logique, au droit inaliénable au bonheur. Bien sûr que l’adoption de la Charte des droits de l’homme par les Nations unies a rendu possible un tel avancement.

Par contre, il serait illusoire de croire que tout est beau, que tout est parfait. Ici, et l’histoire le prouve allègrement, seuls les groupes qui ont su entrevoir les signes précurseurs de menaces à leurs droits ont été en mesure d’y faire face et de les combattre de manières efficaces. Voilà l’autre chose que la vie m’a enseignée: c’est d’être alerte aux moindres éléments qui peuvent réduire en cendres nos droits durement acquis. Ce blogue se veut être, par la grande variété des sujets qui y sont traités, un moyen parmi tant d’autres de connaître et, par le fait même, d’apprécier les richesses que la diversité qui existe au sein de la société peut lui apporter.

Ceci écrit, plusieurs d’entre vous ont possiblement été étonnés par le précédent article dans lequel je parlais de mon expérience sexuelle, toujours avec des termes appropriés afin d’éviter toute forme de vulgarité. Ici, une dernière chose que la vie m’a très bien enseignée consiste à démontrer la véracité de ses propos en utilisant des exemples tirés de sa propre expérience. Il n’était donc pas question de prendre pour exemples des cas tirés des faits retrouvés ici et là tant sur le web que dans les médias de masse afin d’appuyer mes dires. D’autant plus que je suis, tout comme vous, dans l’incapacité de vérifier si de telles histoires sont ou non véridiques. En d’autres mots, je ne peux parler que de mon vécu, et ce, en souhaitant de tout mon cœur que cela puisse favoriser un nouveau regard chez les lecteurs de mon blogue envers les « autres » qu’ils rencontreront sur leurs chemins.

Je vous remercie de m’avoir lu.

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Et, ma sexualité dans tout çà?

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Et, ma sexualité dans tout çà?

Introduction

Un des sujets tabous dans la société concerne la sexualité des personnes atteintes de divers handicaps qu’ils soient physiques ou intellectuels. Des handicaps qui peuvent entraver la démarche de communiquer, de créer des liens et ultimement d’entrer en relation avec une autre personne, et ce, que ce soit pour une relation momentanée ou pour une vie à deux. C’est à chaque personne d’établir ses règles d’éthique à la condition, vous en conviendrez que ce soit entre adultes consentantes et conscientes de leurs actes. Mais qu’en est-il de la vie affective, sexuelle et émotionnelle lorsque nous sommes si « différents »? Certes, je ne peux pas répondre à cette question à la place de qui que ce soit. J’ai donc décidé, après mûres réflexions, de dévoiler certaines facettes de ma sexualité. Des réflexions qui m’ont forcé à peser les « pour » et les « contre » d’une telle publication.

D’un côté, les éléments des « contre » allèrent plus dans l’optique de renforcer les tabous sociaux: crainte que l’on rie de ma situation physique? Peur de ce que l’on dira sur moi? Quelles perceptions aura-t-on des personnes handicapées physiques à la lecture d’un tel article? D’un autre côté, les éléments des « pour » allèrent à contresens des précédents: Pourquoi devrait-on se permettre de rire d’une personne qui ose parler de sa réalité, de ses expériences, de ses rêves et de ses déceptions? La vérité est la seule chose qui compte vraiment en ce monde. Pourquoi ne pas dire les choses avec les vrais mots surtout si cela peut aider les lecteurs et les lectrices de ce blogue? Je pense en particulier aux parents d’enfants handicapés et de leurs appréhensions quant à l’avenir de ces derniers au plan amoureux et sexuel? N’allez surtout pas croire que j’exagère dans mes propos. Avec mon expérience de vie, j’imagine que j’ai le droit d’en savoir un peu plus sur un tel sujet que la majorité d’entre vous. N’est-ce pas?!

Cependant, l’élément le plus important est l’affirmation qu’une de mes amies de Sept-Îles m’a fait lorsque je lui ai demandé son avis sur la question de développer ou non un tel sujet. Elle me répondit ceci: « Tu as touché le sujet un moment donné dans un de tes articles…je ne me souviens plus lequel…au fait tout ce que tu as besoin de faire est le dire tel que c’est…tu es un humain tout à fait normal avec quelques membres en moins…le fait qu’il te manque quelques membres change quoi? C’est ça la question, je crois? Je suis certaine que tu trouveras les mots justes afin que ce soit un document pédagogique… »

Quel est donc mon objectif: écrire cet article afin qu’il puisse être un document pédagogique pour toutes les personnes qui s’intéressent à la problématique de la sexualité chez les

Dire les choses comme elles le sont.

handicapés physiques. Je tiens à vous avertir que cet article brosse un tableau des réalités comme elles le sont, et ce, sans hypocrisie, ni de sensationnalisme. Cependant, je parle surtout de ma vie sexuelle et non pas de celles des autres qui vivent une situation physique plus ou moins analogue à la mienne. Nous sommes à la fois semblables et différents. Ne l’oublions pas! Je dirai donc les choses comme elles le sont et présenterai ma réalité avec franchise. Je tiens toutefois à m’excuser auprès des ceux et de celles dont mes propos peuvent choquer.

Commençons par le commencement!

Commençons par le commencement! Aussi loin que je m’en souviens, j’ai toujours aimé la gent féminine. Serait-ce leurs charmes ou quoi que ce soit d’autre? Je dirais plutôt que c’est surtout une certaine sensibilité qui accentue leurs beautés. Et quand je dis leurs beautés, je suis très sélectif. Je me permets de l’être puisque la beauté n’est point un crime même si cela ne doit pas constituer le premier facteur d’une relation amoureuse. Bien évidemment que j’avais des copines de classe et des amies de quartier avec qui, semble-t-il, je m’attendais somme toute très bien. Des amies avec qui je participais à diverses acivités, je me baladais aux centres d’achats et avec qui je jouais aux docteurs et aux malades. Qui n’a pas joué à ces jeux au cours de sa vie? Lever vos mains! J’en vois une, deux, peut-être trois qui lèvent leurs mains. Baissez-les, car je ne vous crois pas.

La crise identitaire à l’adolescence

Puis vint la période fatidique de l’adolescence. Que de changements en si peu de temps et que de tracas pour mes parents qui devaient faire face à la musique. Des changements qui m’amenèrent à regarder mes copines de classe avec un regard plus viril, à vouloir plaire, à me soucier de mon apparence et les hormones sexuelles aidant, à passer plus de temps dans le bain. Ne me demandez pas comment je réussissais à le faire sans avoir de mains. Cela ne regarde que moi. Il va sans dire que les fréquentes hospitalisations dans les centres spécialisés de Montréal ont quelque peu freiné mes ardeurs, d’autant plus qu’à mon retour, je devais rattraper les jours absents.

Eh oui, j’empruntais certaines revues que l’on qualifierait d’un genre « particulier » que je cachais sous le matelas. Drôle d’idée quand je pense que ma mère, repos à son âme, lavait les draps chaque semaine. Ce qui devait arriver arriva! Elle les découvrit. Je m’attendais à des réprimandes, mais au lieu de cela, elle comprenait très bien que je devenais un homme avec tout ce que cela incluait. Après tout, ces revues étaient loin de ce que nous pouvons retrouver sur le web. Qui plus est! La beauté de ces femmes était un attrait remarquable, lequel est encore assez important à mes yeux. J’en ai tout de même le droit.

En général, mon adolescence se passa de manière convenable et sans trop de remous. Il est vrai que ma réalité était quelque peu différente de la majorité de mes amis, lire les articles en annexe, mais je n’ose pas me plaindre puisque j’étais accepté parmi eux comme leur égal. Par exemple, nous allions au cinéma, nous fréquentions les mêmes restaurants et, finalement, nous participions aux soirées organisées par les responsables des activités sociales de notre école secondaire, l’équivalent du lycée en France. J’avais déjà une « petite amie » d’adolescence pendant quelques mois. Était-ce vraiment sérieux? Je ne peux répondre, car l’adolescence comporte bien des zones grises et des périodes de remise en question. J’ai tout de même eu la chance de discuter à quelques reprises avec elle sur Facebook.

Elle m’avait avoué qu’elle ne m’avait jamais oublié d’autant plus qu’elle avait eu un enfant, son seul garçon d’une famille de 4 enfants, qui était atteint d’un handicap sévère. Elle pensa souvent à mes parents et à moi pour se remonter le moral en particulier à l’occasion de son décès à l’âge de huit ans. Son aveu m’avait quelque peu mis mal à l’aise, car, d’un côté, j’étais à la fois heureux qu’elle pensât à moi après toutes ces années, mais, d’un autre côté, j’étais peiné d’apprendre que son fils était handicapé. Je peux aisément imaginer son parcours en tant que parent lorsque je me remémore celui des miens. Cependant, vu nos divergences de vision de la vie, nous dûmes mettre un terme à notre relation sur ce réseau social.

Des questions qui méritent des réponses adéquates!

Revenons au sujet: « Et, ma sexualité dans tout çà? » Je vais être franc avec vous. J’aime beaucoup la sexualité du fait de son côté charnel qui touche très souvent les interdits prohibés par la majorité

La beauté à l'état pur.
La beauté à l’état pur.

des religions tandis que son côté romantique nous différencie des animaux. Ici, l’essentiel est de trouver un juste milieu entre ces deux aspects de la sexualité. En ce qui me concerne, j’ai dû faire face à des questions indiscrètes en certaines occasions. J’ai accepté de répondre à plusieurs d’entre elles afin de mettre les choses au clair tout en évitant dans la mesure du possible de verser dans la vulgarité.

Les voici:

  1. Quelle est mon orientation sexuelle? Pleinement hétérosexuel!
  2. Suis-je capable de me masturber malgré l’absence de mains? Oui, mais je refuse d’en dire plus pour éviter tout débordement inadéquat.
  3. Suis-je apte à pratiquer l’ensemble des positions sexuelles de manières satisfaisantes tant pour mes partenaires que pour moi-même? Bien sûr que si!
  4. À quel âge ai-je eu ma première relation sexuelle? 22 ans. Oui, je le sais, c’est un peu tard. Mais, il faut tenir compte de mon expérience de vie assez particulière.
  5. Quel type de beauté féminine qui m’attire le plus? Je dirais que cela dépend du sentiment dans lequel je me trouve.
  6. Quels sont mes attributs sexuels? Sexe circoncis et de proportion fort respectable en érection.
  7. Est-ce un avantage d’être circoncis dans ma situation? Je répond que le plus grand avantage consiste à une meilleure hygiène intime.
  8. Suis-je capable d’avoir des érections? Oui, et j’en suis très heureux.
  9. Quelles sont mes positions préférées? Cela varie de la situation et de la partenaire avec qui je suis.
  10. Quels sont mes plus beaux moments? Ceux vécus avec tendresse, passion et avec beaucoup d’amour.
  11. Quels sont les commentaires qui m’ont fait le plus plaisir? Le premier est : « Wow, mon Rolland! La nature a compensé ce que la Thalidomide t’a enlevé. » Le second est : « En tout cas, tu n’es vraiment pas handicapé du manche. » Ce dernier commentaire fort élogieux à mon endroit m’a été dit par une jeune et jolie dame originaire de la belle ville de Rimouski. Elle ressemblait beaucoup à celle que vous pouvez voir sur la photo ci-jointe. Oui, oui, oui, je le sais. J’ai de la chance. Ceci démontre bien que ma virilité n’a pas été affectée par mon handicap physique.
  12. Et, la question qui tue : « As-tu déjà pensé à fréquenter une femme handicapée? » Cette question est d’une absurdité grotesque, car le handicap occupe une place minime dans ma vie émotive. C’est, pardonnez ma comparaison boiteuse, un peu comme si l’on proposait à un homme de race noire de fréquenter une de femme également de race noire sous le motif qu’ils sont tous les deux des gens de couleurs. (Le fait d’utiliser le terme de « race » à propos de personnes m’horripile au plus haut point. Il s’agit d’êtres humains et non d’animaux.)
La beauté est une grâce divine pour la personne qui la possède.
La beauté est une grâce divine pour la personne qui la possède.

Je pourrais allonger presque indéfiniment cette liste tellement l’on m’en a dit au cours de ma vie. Des questions qui, parfois, dépassent l’entendement et, par le fait même, il est préférable de passer outre. Leur donner de l’attention serait une perte totale de temps. Non merci, très peu pour moi. Par contre, je trouvais utile de répondre à celles mentionnées plus haut advenant le cas où des parents d’enfants handicapés auraient des appréhensions quant à l’avenir de leurs progénitures. Ce qui est tout à fait normal dans ces circonstances. De ce fait, garder le silence ne ferait que renforcer les tabous sociaux.

Oui, j’ai eu une vie sexuelle très active durant une période assez longue et dans laquelle j’avais décidé de vivre ma vie selon mes valeurs, selon mes besoins et, surtout, de m’abstenir du « qu’en dira-t-on? » On ne vit qu’une fois et c’est justement cette unicité qui la rend si précieuse. Par conséquent, c’est à chacun d’entre nous de s’imposer ses limites afin de ne pas mettre en péril sa qualité. Mais, qu’en est-il en ce moment? Comment entrevois-je mon avenir amoureux et sexuel? Ai-je une quelconque crainte de finir mes jours dans la solitude? Ce sont là des questions qui méritent des réponses franches et sans ambiguïté. Je vous remercie de poursuivre votre lecture en espérant, bien entendu, que vous ayez un maximum de plaisir à le faire.

Et, maintenant?

Un grand sage a dit : « Il est inutile de s’en faire pour notre avenir car tout peut arriver. » Bien entendu qu’il est impératif de voir à notre confort matériel, à notre santé et  d’être capable de satisfaire à nos besoins essentiels. C’est un principe de logique pure. Pour le reste, tout est possible pour la simple raison que la vie nous réserve parfois des surprises en tout genre.

Pour ma part, et puisque je ne peux pas parler pour les autres, je vis très bien mon célibat actuel. Non pas que je suis réfractaire à l’idée de nouer

La route de la vie est remplie de surprises.

une relation intime, mais tout simplement parce que je suis heureux dans ma situation. De beaux projets sont en voie de réalisation, ma liberté me procure une grande satisfaction et, enfin, mes relations amicales me comblent. Que puis-je vouloir de plus?!

Évidemment que je ressens parfois une certaine crainte de finir mes jours dans la solitude la plus totale. Une crainte qui est alimentée par les nombreux reportages télévisés et journalistiques. Ce à quoi j’ai mis un frein définitif pour le simple motif que nul ne peut savoir quand et comment sa vie se terminera. Je me souviens de mon accident du 20 janvier 2007. Pourtant, je me dépêchais d’aller prendre mon repas du soir afin de commencer mes travaux de session universitaire le plus tôt possible. Rien ne laissait présager qu’une voiture allait me frapper de plein fouet dans les instants suivants. Ma vie aurait pu se terminer là ou bien poursuivre une tout autre route. Comme quoi notre destin ne tient qu’à un fil bien mince. N’est-ce pas?!

Et, qu’en est-il de ma sexualité? À vrai dire, je suis dans une période de repos et de ressourcements spirituels, lesquels sont propices à une réflexion non seulement sur ce que je suis, mais aussi sur ce que je peux ou non offrir à une partenaire éventuelle. Des questions dont les réponses sont presque aussi nombreuses que les grains de sable d’une plage en pleine saison estivale. Cependant, il y a une idée qui me vient en mémoire, et qui m’amuse beaucoup et qui se rapporte à un commentaire qu’une de mes amies de Québec me fit voilà quelques mois. Un commentaire simple, mais qui vise exactement ce que je recherche comme partenaire féminin.Une partenaire qui serait prête à accepter ma philosophie de vie et ma manière d’être. D’ici à ce que cela arrive, j’arrange ma vie pour qu’elle me soit la plus agréable qui soit.

Conclusion

La sexualité des personnes handicapées sera toujours un sujet tabou au sein d’une société où le critère de la perfection reste un pôle d’attraction majeure dans les relations intimes ou, à tout le moins amicales. C’est un fait! La beauté attire les regards. Je n’ose lancer la pierre à qui que ce soit, car, moi-même, j’agis de la sorte. Agir ainsi serait le comble de l’hypocrisie.

Toutefois, il m’a paru plus que nécessaire de développer sur le thème de la sexualité avec une vision bien personnelle. Oui, j’ai répondu à des questions que l’on est peu habitué de voir publiées sur le web. Oui, j’ai aussi partagé des expériences au risque d’en choquer plusieurs d’entre vous. Oui, j’ai été d’une grande franchise. Mais, j’ai pris grand soin d’utiliser les mots appropriés et d’éviter une quelconque vulgarité.

Les tabous, et les préjugés qui s’y rattachent doivent être affrontés de la manière la plus saine qui soit afin de les détruire le plus efficacement possible.

Il en va de notre intérêt.

Votre humble serviteur

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada 

Lien: https://vieetfantasmes.wordpress.com/?s=mon+opinion+sur+les+assistants+sexuels

P.S. C’est un sujet assez délicat, mais il est primordial d’en parler si on veut faire avancer les mentalités. Il y a aussi le fait que je me mettais dans la peau des parents d’un enfant handicapé qui entrait dans la fameuse période de l’adolescence. Il y a bien des questions et des appréhensions de leurs parts envers cet enfant. Je suis persuadé que cet article va en aider plusieurs qui le liront car j’y amène un point de vue de celui qui est de l’autre côté de la clôture.

L’essentiel dans ledit article, c’est d’avoir évité toute vulgarité dans les mots, les termes et les expressions utilisés. J’ai dit les choses comme elles le sont avec un respect total. 

Un droit fondamental: Celui d’être tout simplement qui nous sommes.

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Le droit d'être tout simplement
Le droit d’être tout simplement

Un droit fondamental : Celui d’être, tout simplement qui nous sommes.

Bonjour tout le monde,

J’ai eu l’idée de relire certaines de mes dernières publications puisque j’avais l’impression de pouvoir y retrouver un fil conducteur les reliant les uns aux autres, qui pourrait à la limite rassembler les différents textes pour en faire un seul. Un peu à l’image d’un trésor que l’on se doit de trouver à l’aide d’indices éparpillés ici et là. De quoi est-il question? La réponse m’a été donnée à un moment où je ne m’y attendais pas. Un moment de pure détente et de plaisirs. Un instant intime, mais que j’adore vivre.

L’apôtre Paul de Tarse fut ébloui par la lumière de la grâce divine durant son périple à Damas tandis qu’en ce qui me concerne, l’idée qui unit mes derniers textes m’a été révélée pendant l’heure du bain. Quel message voulais-je bien communiquer avec mes lecteurs et mes lectrices? Tout simplement que nous avons tous un droit fondamental que nous devons assumer et c’est celui d’être tout simplement qui nous sommes. Cela peut vous paraître simple à première vue, mais détrompez-vous, il n’en est rien. « Être » englobe la capacité de faire nos propres choix qui influenceront de manière irréversible nos destins, de reconnaître nos traits de caractère qui incluent bien sûr à la fois nos qualités et nos défauts. « Être » signifie aussi de ne pas agir en caméléon selon les gens que nous côtoyons au quotidien. Il est vrai cependant que l’on doit tenir compte des différents types de rapports interpersonnels. Après tout, il serait malsain d’agir avec la caissière d’un supermarché comme on le ferait avec notre conjoint(e) ou encore avec l’un des membres de notre famille. C’est un principe de logique élémentaire.

Mais, au-delà des conventions sociales, il est essentiel de retenir que notre bien-être intérieur commence dans l’acceptation de ce que nous sommes, d’être capable de raisonner librement et sans entraves. Or, qui dit la capacité de penser en toute liberté, dis aussi avoir la possibilité d’exprimer ce que nous pensons.  C’est ce que nous appelons la liberté de parole. Une parole qui risque parfois de déplaire à notre entourage, mais qui doit toujours être dite avec les mots appropriés si cela est nécessaire.

Découvrir le bel arc-en-ciel en nous
Découvrir le bel arc-en-ciel en nous

Être bien avec soi-même requiert aussi le fait d’accepter, qui nous étions autrefois. Je sais bien de quoi je parle lorsque je revois mes années vécues dans l’enfer de l’alcoolisme. Devrais-je en éprouver de la honte? Pas du tout. Par contre, je suis heureux de vivre ma sobriété laquelle a plus de 14 ans. Ce sont 14 années où j’ai réappris à voir la vie plus sereinement, à être bien avec moi-même et à ne plus chercher à éviter la réalité telle qu’elle soit, et ,enfin, à exprimer mes émotions, mes idées et mes sentiments sans pour autant les imposer. Le droit d’être tout simplement qui nous sommes, est le droit par excellence, car c’est celui qui nous permet d’être différents des autres. Il y a là un long processus que nous devons parcourir pour y arriver. Croyez-moi! Cela en vaut la peine si nous voulons atteindre le bel arc-en-ciel qui est en nous. Aussi bien prendre tout le temps nécessaire. N’est-ce pas?!

Votre humble serviteur!

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)